Eloy Chapsal 1811-1882 Portraits D’Aurillac au XIXe siècle par Oriane Hébert

Publié le par patrimoine en Haute-Auvergne

 

Eloy Chapsal appartenait aux oubliés de l’histoire, à ces nombreuses personnalités locales dont la postérité n’a pas, ou trop peu, conservé le souvenir. Pourtant, son rôle à Aurillac au XIXe siècle fut majeur. L’ouvrage récemment paru sous la plume d’Oriane Hébert, doctorante en Histoire de l’Art: Eloy Chapsal (1811-1882). Portraits d’Aurillac au XIXe siècle, tente de rétablir ce peintre dans la mémoire locale et de redonner vie à son œuvre.

 

couv chapsalL’ouvrage, composé de 220 pages et agrémenté de nombreuses illustrations (couleur et noir et blanc), met tout d’abord au jour le parcours de Chapsal. Après avoir effectué ses premières armes à Aurillac auprès d’un professeur de dessin, le jeune homme s’installe à Paris et intègre la prestigieuse École des beaux-arts. Il y exerce sa main longtemps, améliorant sa manière et réalisant de nombreux dessins attestant un réel talent. Ne parvenant pas à décrocher le prix de Rome, il décide de participer à la grande exposition annuelle du Salon de Paris. Il s’y fait remarquer, et la critique d’art fait paraître dans les journaux de l’époque des commentaires élogieux sur ses toiles. Pourtant, contre toute attente, le peintre interrompt une carrière parisienne alors en bonne voie et décide de rentrer définitivement à Aurillac. Là, il crée une école de dessin ainsi que le musée d’Aurillac, actuel musée d’Art et d’Archéologie, et en devient le premier directeur. Désormais membre de la notabilité sa renommée locale n’est plus à établir.

 

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Dès l’âge de 22 ans, il produit et vend des dessins et des huiles sur toile. La grande majorité de ses œuvres est constituée de portraits des personnalités d’Aurillac et de son arrondissement, aristocrates et notables divers. Ces portraits sont étudiés dans le chapitre « Portraits du tout Aurillac », et sont réintégrés dans le contexte national de la production de portraits. L’auteur, après avoir exposé brièvement l’historique de l’art du portrait au XIXe siècle, présente les différents types d’œuvres du genre réalisés par Chapsal. Les nombreux portraits de condition montrent le souci chez les notables d’être représentés avec leurs signes extérieurs de richesse. Les femmes et les enfants sont aussi de plus en plus présents. Toutes ces œuvres sont révélatrices des mentalités du XIXe siècle, et nous offrent un regard inédit sur ces hommes et ces femmes du Cantal, ancêtres de nombreuses familles aurillacoises.

 

Le portrait d’histoire, auquel Eloy Chapsal s’est adonné à quatre reprises, atteste la capacité du peintre à ne pas seulement copier le réel. Ici, les modèles sont des héros de l’histoire d’Aurillac, qu’il a représentés suivant son imagination, en les restaurant dans les situations glorieuses qui ont établi leur réputation.

 

Après avoir replacé dans leur contexte historique l’œuvre d’Eloy Chapsal, l’ouvrage présente tous les tableaux actuellement localisés, ainsi qu’une sélection des plus beaux dessins. Un grand nombre d’entre eux sont conservés dans les réserves du musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac. Les tableaux religieux ornent plusieurs églises autour d’Aurillac. Les autres œuvres sont conservées chez des particuliers. L’ouvrage offre ainsi un regroupement inédit, et permet de mieux connaître un acteur majeur de la vie artistique locale.

 

 

Nous espérons que l’exposition sur Eloy Chapsal, qui aura lieu en automne 2012 au musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac, permettra de réunir, 130 ans après sa mort, les toiles et dessins du peintre officiel de la ville au XIXe siècle.

 

 

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